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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/130

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BRASSÉE DE FAITS

Maman, comme madame Henry, ne se croyait pas assujettie à adopter sempiternellement une même façon d’opérer. L’une et l’autre les tenaient, des fois, couchés sur elles « à la maman », selon l’expression heureuse que vous employez. Elles les tenaient aussi la tête entre leurs jambes. Parfois, quand deux de ces messieurs demandaient — façon de parler — demandaient à être corrigés en même temps, c’est ainsi qu’elles les mettaient se faisant vis-à-vis.

Mais, je dois dire que les corrections doubles avaient lieu, le plus souvent, l’une après l’autre. Par exemple, maman commençait avec Raoul. Quand elle jugeait suffisante la fessée, elle s’arrêtait. On pouvait être tranquille : ses fesses en fumaient, il avait son compte. Madame Henry alors qui, en face, y avait fait assister ses deux garçons, près d’elle, saisissait l’un d’eux sans se lever de sa chaise, le plaçait pareillement sur ses genoux, le déculottait posément et vous le fessait avec non moins d’application. Elle avait, cette madame Henry, une façon de fesser régulière, en quelque sorte mécanique. Je n’ai jamais vu cela depuis, réglé à ce point là.

Et comme elle gantait du sept et demie et qu’elle avait la main d’un dur, vous parlez de fessées à la manière forte !… À chaque claque, le monsieur en bondissait comiquement sur ses genoux ! C’était rigolo tout plein. Il fut visible pour moi que maman s’en inspira et que c’est à son exemple qu’elle soigna de plus en plus les fessées de Raoul. À treize ans déjà, qu’est-ce qu’ils prenaient, non, qu’est-ce qu’ils prenaient ?…