Aller au contenu

Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
LA COUSINE JANE

J’en ris encore après qu’elle et son mari partent un peu avant sept heures. C’est grâce à mes fesses qu’ils ont cette avance aujourd’hui.

Je riais ! mais, je ne tardai pas à ne plus rire.

Figurez-vous que le quatrième dimanche chez elle, c’était juste cinq semaines après le premier, car il y avait eu naturellement huit jours de relâche obligée, figurez-vous que Jane m’avait prévenue que Gaby dînerait avec nous, accompagnée de son mari. Elle devait arriver vers trois heures, toute seule. Son mari la rejoindrait, à six heures, en revenant du Parc des Princes où se courait un « six jours ».

Gaby, c’était une plumassière de son atelier, une ancienne arpète de la maison. Je savais par Jane, qui m’en parlait souvent, que c’est elle qui l’avait mariée, il y a six mois, avec un calicot, frère d’un des placiers.

Vingt-deux ans, cette Gaby, un type, à ce qu’il paraît.

À cause d’elle, le programme changeait. Jane avait dîné chez mes parents le samedi et moi, je passais avec elle la journée et la nuit du dimanche.

Elle s’amène à trois heures tapant et, à la façon dont elles s’embrassent, je devine tout de suite que c’était sa petite femme avant moi. Et puis aussi, aux regards que cette Gaby me lance, je vois qu’elle est au courant et qu’elle sait que je lui succède.

Elle m’épluche. Du haut en bas, sous toutes mes faces. Aux yeux qu’elle fait, je comprends qu’elle me trouve plus jolie que Jane n’a dû me dépeindre. Elle enrage.