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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/194

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BRASSÉE DE FAITS

voir faire par une autre, même par celle qui aurait été avant vous sa femme aussi !

Ce n’étaient d’abord que des bécots, sans doute, des familiarités qu’on permettrait en d’autres cas, mais c’était l’intention que je devinais chez cette Gaby de me blesser qui me faisait mal…

Alors, je me mets à pleurer. Pensez, je n’étais qu’une gosse encore.

Jane me prend sur ses genoux, me console. Elle me jure qu’avec Gaby c’est fini, tout ce qu’il y a de plus fini, depuis son mariage. Est-ce qu’elle, Jane, en voudrait des restes d’un homme ? Non ? alors, qu’est-ce que je pensais donc d’elle ?

Enfin, mes larmes se sèchent. Mais cela ne fait rien. J’avais pleuré sur mon bonheur à jamais gâté. C’était comme un coup de couteau reçu en plein cœur.

Elle allait, furetant partout, la Gaby, comme chez elle. Ça se voyait qu’elle le connaissait, l’appartement : ouvrant commode, armoire, sous prétexte de ranger. Les verges et tout. Ce qui me faisait le plus de mal, c’est que ça me sautait aux yeux qu’elle aimait la fessée autant que moi. Elle parlait sans se gêner, et exprès, je le devinais pour me faire bisquer, des fessées qu’elle avait reçues il n’y avait pas longtemps ! De celles qu’autrefois elle recevait à l’atelier, étant arpète, je n’en étais pas jalouse, bien sûr, mais je me doutais qu’elle y passait encore. D’autant plus qu’elle disait que son mari ne lui en donnerait jamais. Cela non, elle ne l’admettait pas, elle ne lui permettrait jamais de toucher à ses fesses,