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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/222

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BRASSÉE DE FAITS

Une autre version prétend que la justice fut informée de ces faits par les habitants de Churwalden, commune protestante voisine, où l’on rit en chœur des mésaventures survenues au très catholique et très fanatique Obervaz.

À Zostein, chez le vieux président d’Obervaz, je rencontre l’honorable Ammann-Fidel qui tient une auberge en ces lieux.

— Notre curé le Père capucin A. n’y est pour rien, s’écrie-t-il en romanche, dès que ce nom est prononcé. C’est le vieux, l’ancien sacristain, lui seul qui a fait ça, tout seul.

Puis, M. Bergamin repousse avec véhémence la version montrant l’église d’Obervaz comme ayant été le théâtre des scènes de flagellation. Et comme je le prie de préciser les lieux où les jeunes filles étaient invitées à se rendre, l’ancien président affiche une complète ignorance.

Ça se passait, dit-il bientôt, tantôt au domicile du sacristain, tantôt au domicile de la jeune fille, tantôt encore dans une écurie ou ailleurs… où sais-je, moi ?

Je me suis rendu auprès du successeur du Père A., un capucin très accueillant, qui parle l’italien, une ces autres langues nationales suisses. Il m’a dit ignorer tout ce qui avait pu se produire à Obervaz avant son arrivée ici, qui remonte à samedi dernier. Et mon interlocuteur m’assure que le Père A. ne doit pas revenir à Obervaz.

Mais voici une autre assertion, pour le moins contradictoire. M’étant rendu ensuite à quelque quarante kilomètres plus loin, à Coire, capitale des Grisons, en l’absence de l’évêque de Coire, Mgr. Battaglia, j’ai été reçu par M. le vicaire général Schmidt.