— Ah ! vous venez ici pour… ces choses ! s’écrie-t-il avec un bon et gros rire. Dites bien que l’Église n’y est pour rien.
— Mais pourquoi, demandai-je, le Père A. est-il actuellement absent ? On m’a dit à Obervaz qu’il était complètement en dehors de tout cela, mais pourquoi a-t-il démissionné ?
— Il n’a pas démissionné, reprit vivement le vicaire-général. Je l’ai vu l’autre jour à la gare de Chiasso, alors que je revenais de Milan. Il m’a dit qu’il allait en Italie, uniquement pour toucher son traitement. Mais il reviendra…
J’opine :
— On m’a assuré que votre ancien sacristain n’aurait été qu’un bouc émissaire… Il aurait agi pour le compte d’autres personnes, non pour lui-même… S’en est-on tenu à flageller les jeunes filles ?
— Mais oui, pas autre chose. Il n’y a pas ça ! insiste mon interlocuteur, en faisant claquer son ongle. Seulement de la flagellation…
— Jusqu’au sang ?
— Oui, mais les jeunes filles s’y prêtaient innocemment par adoration du Christ, puisque lui-même a été flagellé. On leur disait que c’était pour gagner le ciel…
Je répète :
— Pensez-vous que le vieux sacristain soit l’unique coupable ?
— Je ne dis pas ça… On a émis des soupçons. Des lettres ont été expédiées à la poste de Disentis et ailleurs, alors qu’il établi que B. n’a jamais quitté le pays.