Aller au contenu

Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/224

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
216
BRASSÉE DE FAITS

— Il aurait agi, lui, pour de l’argent ?

— On ne sait pas. La justice a fait une enquête. Je suis moi-même monté à Obervaz et l’ancien sacristain a encore des dettes… Or, quand on reçoit de l’argent, on paie ses dettes.

Monsieur le juge Heinrich Laurer, barbe blonde et affabilité empressée, que je vois ensuite à Coire, veut bien me donner les explications suivantes :

— J’ai été saisi de l’affaire par le président du tribunal cantonal ; mais il se peut que, après conclusion de l’instruction judiciaire, le dossier soit renvoyé au tribunal du cercle concernant Overbaz, pour incompétence. Mon instruction ne sera achevée que vers la fin du mois. Mais il est à prévoir que B. ne sera pas traduit devant le tribunal. On l’internera à l’asile des aliénés de Coire et tout sera dit.

J’ai appris autre part que le juge informateur est monté quatre fois à Obervaz depuis la découverte des faits scandaleux. Vendredi, samedi, puis encore lundi dernier, il a convoqué à la maison d’école d’Obervaz, les jeunes pénitentes, qu’il a interrogées et confrontées.

Nous nous en voudrions d’affaiblir par le moindre commentaire la puissante saveur de ce document d’une incontestable véracité.

Nous l’avons reproduit simplement pour prouver qu’à notre époque encore, il n’est pas impossible à des hommes de convaincre de grandes jeunes filles et des femmes, et non plus seulement des enfants, de la nécessité pour elles de recevoir la fessée de leur main.