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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/233

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MÉLIE

que t’en es point une. Dis, t’en es une ?… t’es point un « queniâ » je suis sûre…

« Queniâ » c’est un vieux mot du pays, qui veut dire jeune garçon. Avec l’habitude de la Beauce de traîner sur les â, il se prononce comme si l’â terminal était surmonté de je ne sais combien d’accents circonflexes.

Elle riait de plus belle en disant cela et cela me faisait rire aussi. Mais il m’apparut bientôt qu’elle allait s’en assurer et, sans hésitation ni hypocrisie, faire en sorte de ne plus pouvoir en douter.

Sa main droite alla à l’ouverture de mon pantalon, en avant. Malheureusement, ce pantalon en toile kaki — on était en juillet — non seulement très court, devenait très étroit. Trop juste, il ne permettait guère à une main curieuse de se glisser où il fallait. Sa première tentative ayant avorté, Mélie, l’avisée Mélie, renonça à ce mode d’introduction, le jugeant mal conçu. Ce fut directement à mes boutons de bretelles qu’elle s’adressa, mieux inspirée. D’un côté d’abord, puis de l’autre, en avant également, cela faisait quatre boutons à défaire. Avec ceux d’arrière, cela en faisait six en tout. Ce ne fut pas long : je ne l’aurais pas crue aussi vive.

Et puis alors, sans plus se gêner, elle écarta ma culotte défaite par devant, la rejeta à droite et à gauche assez pour que sa vue plongeât hardiment et s’enquit de l’objet de sa recherche. Objet combien puéril et, inerte autant qu’inconscient, ne trahissant nulle émotion !

Ayant relevé, repoussé, par le même mouvement, ma chemise, elle examinait, nue, ma future virilité qui,