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MÉLIE

Paul lui avait été infligée par la main maternelle.

C’était vrai, je me rappelais avoir remarqué ses yeux rouges quand je vins à deux heures et demie, à mon habitude. Quand il m’eût dit que sa mère l’avait « claqué », je ne devinai pas en quel endroit secret de sa personne et je crus qu’il s’agissait de ses joues que je voyais colorées de façon insolite.

Au dire de Mélie, les fessées que sa maîtresse administrait d’ordinaire à son fils en étaient d’assez bonnes ; mais inférieures à celles qu’il méritait. Si c’eût été elle, Mélie, elle vous l’aurait fessé à ce qu’on lui en vît le derrière fumer. Telle était son expression, d’ailleurs couramment employée dans la région en pareil cas et qui n’a rien d’une vaine image dénuée de réalité. Fessé comme il faut, un derrière de fille ou de garçon, fume littéralement. Cette vapeur qui s’élève en tournoyant au-dessus d’une paire de fesses consciencieusement empourprées par des claques vigoureuses est plus visible encore en hiver qu’en été.

Mélie m’avait recommandé de ne pas souffler mot à mon camarade de ses privautés avec moi. Je m’en gardai bien. Je tenais trop à garder ma chère fesseuse pour moi tout seul.

Quoique les occasions fussent trop rares, à mon gré, il s’en présentait que je saisissais, pour notre satisfaction réciproque, à Mélie et à moi. J’avais eu raison de compter sur les grandes vacances, qui devaient nous être propices et où Mélie devait faire de moi un homme.