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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/242

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BRASSÉE DE FAITS

confidences qu’il reçut d’eux, vingt ans plus tard, c’est que Pierre, pas plus que Paul, ne sait au juste lequel eût le premier l’idée de se plaire à fouetter les petites filles. Ni même seulement d’abord à les regarder fouetter.

L’esprit souffle d’où il veut, a dit Saint Paul. Admettons donc, nous aussi, ainsi qu’ils le croient eux-mêmes que cette passion se développa chez eux spontanément et en même temps. Paul, à la vérité, ayant deux sœurs, aurait, le premier en date, réjoui ses jeunes yeux de gigotements féminins provoqués par une main maternelle si, presque aussi bien placé que l’heureux garçonnet, Pierre de son côté, pour devenir de bonne heure flagellant d’intention, n’eût eu deux petites cousines, douées elles aussi de la grâce et de la gentillesse de leur âge. Il avait assez souvent la joie de les contempler fessées — et à l’occasion fort bien — par leur maman. Nous ne nous montrerons donc pas plus exigeants qu’eux et nous ne rechercherons pas plus longtemps qui, des deux, fut l’ « inventeur » de la commune passion qui les devait animer également et toujours.

Disons tout simplement qu’à huit ans ils éprouvaient un bonheur tout pareil à voir claquer les petites filles, que celles-ci fussent leurs sœurs, leurs cousines, leurs camarades. Bientôt, ils s’efforcèrent de saisir chaque occasion de jouer vis-à-vis de toutes, indistinctement, le rôle de Pères-fouettards sévères et convaincus. Mais, hélas ! à Paris, il n’en est pas comme à la campagne, où les enfants, livrés à eux-mêmes, échappent davan-