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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/247

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UN QUATUOR

Si, pour le concierge de la rue Lafayette, car c’est là qu’ils s’installèrent, le second hymen une fois conclu, la blonde Lucie était madame Paul et la brune Estelle madame Pierre, il arrivait que, dans la pratique, au gré de l’inspiration du moment, chacune des deux chambres à coucher contiguës abritait un couple qui, la veille n’avait pas toujours été celui-là.

Seuls, les messieurs restaient fidèles chacun à son lit ; mais, pour les dames, rien de pareil, c’était un perpétuel chassé-croisé.

En permettant à leurs compagnes ces continuelles trahisons, les deux maris témoignaient, certes, d’une haute sagesse. Mais, une telle concession à la féminine faiblesse prouve-t-elle seulement de l’indulgence ? N’y aurait-il pas lieu de soupçonner là des visées à la fois plus profondes et plus humainement pratiques ? N’était-ce pas, tout bonnement, faire la part du feu ?

Si quelqu’un parmi nos lecteurs, pouvait penser que les données de ce récit ont été imaginées par nous et que de tels ménages à quatre n’existent point dans la vie réelle nous lui dirions, en ce qui concerne ce quatuor, que déjà nos livres précédents l’ont fait connaître quelque peu. Plusieurs faits relatés, ici ou là, émanent de ces deux dames ou de ces deux messieurs. Tout en regrettant de ne pouvoir préciser, nous allons compléter nos indiscrétions, et les aggraver même, en transcrivant quelques documents, que nous tenons de Pierre, de Paul ou de leurs compagnes. Les renseignements de cette