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LETTRE I

est affreux et tes progrès sont nuls. Fais bien attention, car désormais je suis résolu à te punir… Tu sais comment ?… À te fouetter, ma chère, comme on fait chez nous pour les filles paresseuses…

Elle écouta mon petit discours, les yeux clos et la gorge houleuse, rouge comme une pivoine. Puis elle lut ou plutôt elle bredouilla.

— Voici qui passe la mesure, Chary… lui répétai-je. On dirait que tu le fais exprès… Je vais te fesser…

Très grande, très robuste, superbement cabrée, elle me résista. Son beau corps tremblait. Je la poussai en travers du lit, lourde, anéantie, et je la retroussai, rompant sa courte défense.

Elle portait un pantalon fermé, gonflé à refus de chair exubérante. Je me contentai de la fouetter ainsi avec science et vigueur. Sous ma main, ses fesses durcirent et palpitèrent. Chary se révéla d’emblée une ardente complice.

Elle « prenait la fessée », suivant votre exquise expression, avec une ferveur contenue. Elle vibrait à fond.

Son hérédité — les femmes sont toujours un peu serves en Orient — la prédisposait au rôle passif. Enfin, son instinct sexuel fut orienté du premier coup vers la flagellation. Je m’aperçus bientôt qu’elle y puisait une volupté active, un plaisir impérieux, des joies pures de Carmélite. Elle aimait le fouet pour ses cuisantes morsures, comme d’autres aiment l’alcool pour l’ivresse qu’il procure. Elle s’y abandonnait de toute sa chair avec des soupirs et des plaintes passionnées. Elle se révéla au bout de quelques expériences, car vous pensez bien que