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LE COUP DE FOUDRE

donc ? À partir de neuf ans, cela devient donc un plaisir d’être claquée à nu sur les fesses par une main potelée ?

Mais, ne convient-il pas maintenant de laisser Raymonde parler elle-même ? C’est-à-dire, au point où nous en sommes, n’est-il pas préférable de transcrire purement et simplement une tranche de sa confession, dans les termes où s’efforça de la reproduire, sans phrases ni fioritures, l’ami des ferventes du Fouet, leur strict historiographe, dans l’oreille de qui devait s’épancher, quelques années après, une pécheresse entre toutes écoutée avec fruit ? À défaut d’autres avantages pour le lecteur, ce dont en tout cas celui-ci pourrait seul juger, une telle méthode apporte à l’auteur une ressource inappréciable, en lui fournissant le moyen de décliner toute responsabilité relativement aux théories émises qui parfois peuvent sembler bizarres et même déconcertantes.

C’est cet aveu dépouillé d’artifices qui nous pousse, sans plus attendre, à céder la parole à mademoiselle Raymonde.

— Personnellement, jamais avec maman je n’avais passé par la fessée. Ni avec papa, à plus forte raison. Lui, c’était l’homme austère. Sa profession, d’ailleurs, lui imposait un decorum, une tenue dont, même à la maison, il ne se départissait pas un instant. Quant à maman, à force de vivre avec lui, elle prenait de plus en plus son genre, ses goûts. Non seulement, chez papa et