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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/272

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CORRESPONDANCE

un cas de déviation sexuelle réellement exceptionnel et remarquable à tous points de vue.

Elle disait encore :

— Le fouet est mon remède… Je suis folle du fouet. (Io mastiga einai iatriko mou. Eimà trellà m’auto).

Elle avait des désirs singuliers. Un jour, elle me supplia de l’attacher sur le lit avec des cordes. Elle s’identifiait avec les héroïnes dont elle lisait et relisait l’histoire en cachette. J’avais une assez belle collection de voyage, mais je ne possédais pas encore vos livres, mon cher auteur, et ce fut grand dommage !

Elle s’enthousiasmait d’une fort belle aquarelle où une amie, artiste et flagellante, s’était plu pour moi à représenter une femme enchaînée, fouettée, nue, par un amant qui contemplait ardemment ses belles fesses. Ces mêmes détails parmi tant d’autres pour vous faire toucher le fond de cette étrange nature.

À l’école, le mot fouet devenait pour ses élèves un modèle d’écriture. Cinquante petites Hellènes barbouillaient leur cahier d’une sentence suggestive sans se douter que les superbes fesses de leur institutrice en portaient la preuve éclatante. Cette sentence : « Qui aime bien, châtie bien », vous inspira, cher Monsieur Jacques d’Icy, deux livres excellents et dont le second est, à mon avis, le meilleur.

J’abrège, car je n’en finirais plus d’évoquer mes souvenirs et d’arrimer, autour de notre groupe, quelques rôles secondaires, pleins de sel. Le beau gendarme, les pallikares, les mercantis, qui noyaient, le soir, dans un