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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/310

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CORRESPONDANCE

d’entendre des mères en parler à de plus grands. La première fois, c’était à un garçon de douze ans ; la seconde fois, quelques jours après, c’était à une fille, de douze ans également et j’avais leur âge. Cela fit sur moi une certaine impression. Oui, cela rencontra en moi un écho étonné et c’est de là que date l’attention que je portai à un châtiment que, depuis un an, je ne connaissais plus pour mon compte.

Nous habitions rue Mirabeau et nous allions souvent au Bois de Boulogne. C’était même notre unique but de promenade, dans la belle saison, à maman et à moi, le jeudi. Souvent avec papa, nous y retournions le dimanche, On y déjeunait, on y dînait sur l’herbe, du côté de Ranelagh principalement, et même plus loin, vers Suresnes. Avec ma mère, en semaine, c’est du côté de Suresnes que nous allions d’habitude, et, pendant les vacances, presque tous les jours. Papa déjeunait à son bureau, maman et moi nous emportions le nécessaire.

Je vous disais qu’à douze ans, en entendant menacer d’une fessée une fillette de cet âge, d’une «bonne fessée » pour être exacte, j’avais éprouvé une certaine émotion. Cela tenait peut-être à la personnalité physique de cette enfant qui était grande et développée, bien plus que moi. Si je savais son âge, c’est que sa mère l’avait dit, l’instant d’avant, en causant avec maman, sur le banc où toutes deux, étaient assises. Sans quoi, je lui en eusse donné plutôt quatorze.

Jouant avec sa fille ensuite, je n’osai pas lui parler de cette menace que j’avais entendue quelques minutes