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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/311

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LETTRE V

auparavant et qui me laissait rêveuse. Mais ma curiosité qui s’éveillait brusquement me poussait à la questionner à ce sujet et je n’y aurais pas manqué si j’étais restée plus longtemps en sa compagnie. Grande plus que moi de presque toute la tête et forte à proportion, elle me semblait presque une jeune fille à côté de moi et, le lendemain et les jours suivants, évoquant, par la pensée, recevant la correction, j’étais quelque peu troublée d’un émoi bizarre et bien nouveau, à m’imaginer, dénudée pour la correction, cette grande et grosse blonde dont les fortes jambes, sous la jupe courte, découvertes jusqu’à mi-cuisses, faisaient deviner quel épanouissement charnu devait s’offrir à la main maternelle.

J’y pensai de plus en plus, surtout, je crois, en raison de l’expression employée par sa maman, et chaque fois que je me trouvais en présence d’une grande fillette bien en chair, l’idée me venait qu’elle était peut-être, elle aussi, soumise à des corrections manuelles spéciales, qualifiées « bonnes ». Leurs fesses en étaient dignes par leur amplitude que je soupçonnais, même quand cette amplitude ne se révélait pas grâce à une jupe ajustée ainsi, que, du fait de la mode, cela se présentait déjà à cette époque.

Cette idée devenait déjà chez moi une sorte d’obsession qui durait depuis deux ans entiers, quand, une fois, au Bois de Boulogne, encore, et ayant alors quatorze ans, m’étant écartée de maman en poursuivant des fillettes à peu près de mon âge dont je venais de faire la connaissance et avec qui je jouais à cache-cache, je me trouvai dans un fourré en présence de trois jeunes