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BRASSÉE DE FAITS

au sien. Hier, ne la demandais-je pas, une autorité à laquelle je me soumettrais ?

Elle continue animée, d’une irritation croissante, qu’on jugerait réelle :

— Vous n’êtes pas honteuse ?… À votre âge ? à dix-sept ans ?… Faire des choses pareilles ?… Si votre mère ne vous corrige pas, je vais la remplacer, moi ! Tenez…

Et, avant que j’ai pu m’y attendre, une gifle sur la joue m’abasourdit, qu’une autre accompagne de l’autre côté. Deux fortes gifles, les premières de ma vie !

La stupéfaction, la douleur aussi me suffoquent… Quoi ? quoi ? des gifles sur la figure ? Oh ! ce n’est pas de jeu…

Des larmes s’échappent de mes yeux, en même temps qu’un cri de ma bouche, cri de surprise, cri de souffrance et, plus encore, de protestation et de révolte indignée. Je tente de me lever. Ah ! bien oui ! Au contraire, me voilà renversée, culbutée, le torse en arrière, et, en un instant, avec une rapidité fulgurante, ses bras, qu’à leur apparence je jugeais, certes, robustes, mais que je ne pouvais savoir doués d’une force aussi exceptionnelle, aussi irrésistible, me retournent sur l’autre face et, quoique je me roidisse dans un effort désespéré, me voici sur le ventre, en travers de ses cuisses. L’une d’elles se détache, s’écarte, et je suis prise, par les jambes, dans l’étreinte de sa jambe droite qui maîtrise les mouvements des miennes, enserrées dans un véritable étau. Et ses bras qui ne me relâchaient pas s’occupaient, l’un me retenait par la taille, l’autre qui s’était jeté sous ma robe, la