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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/65

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LE COUP DE FOUDRE

chez Petit, chez Bernheim, sont éclairés ainsi pour être mis en valeur.

Nous sommes juste au centre du salon, vis à vis une paroi qui, relativement, semble dans la pénombre, la paroi où sont pendues des aquarelles, les deux plus belles.

Elle me pousse vers le divan, s’y assied, et, m’entraînant, m’assied sur ses genoux :

— Vous allez être corrigée…

Tiens ? pourquoi ne me dit-elle plus « tu ». Pourquoi élève-t-elle tant la voix ? je ne suis pas sourde. Pourquoi aussi prend-elle ce ton fâché ?

— Polissonne, je vais vous apprendre à commettre des actes indécents. Ne niez pas : je sais ce que vous avez fait hier au soir. Je sais à quelles honteuses pratiques vous vous livrez sur votre personne. C’est tous les jours que vous le faites ? répondez ?

C’est donc une comédie qu’elle joue ? Je me prête volontiers à la fantaisie qui me séduit par la suite qui sera donnée à la réprimande. Ma fessée se prépare : c’est la seule consécration qui s’impose pour une faute semblable. C’est bien ce que mérite la polissonne que hier soir j’ai été — hélas ! après tant d’autres soirs !

Et puis, la sévérité de sa voix me plaît. Il est conforme à mon caractère resté si enfant, d’être traitée comme une gamine, moi, si gosse à dix-sept ans. Allons puisqu’elle prend son rôle au sérieux, je vais de bonne grâce et, avec le même sérieux lui donner la réplique, en entrant, moi aussi, dans la peau de mon personnage, correspondant