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Page:Icy - Brassée de faits, 1926.djvu/73

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LE COUP DE FOUDRE

comme cela, petite gigoteuse !… C’est donc du vif argent que tu as dans les veines pour te trémousser ainsi quand on te fesse ? dis, frétillon ? Mais, j’oubliais : tiens, ceci est pour toi. Mais, faudra toujours gigoter comme cela, si tu veux qu’on t’aime bien…

Elle glisse deux billets bleus pliés, dans l’échancrure de ma robe bleu-lavande. Deux billets de cinquante, je l’ai reconnu au passage. Ébahie, je la regarde :

— Oui, c’est pour ta première séance, comme dactylo. C’est cela que tu diras chez toi. Je t’expliquerai. Mon amie ne viendra plus aujourd’hui, à cette heure. Ceci, c’est pour ton dérangement. Mais, si tu veux m’en croire, n’en remets qu’un chez toi. Oui, garde l’autre billet pour ta petite bourse. Chaque fois, c’est à dire chaque samedi, tu en auras autant. Cela te va-t-il ? Autant, ou plus même ! cela dépend de toi. Mais, je suis tranquille, chérie : je l’avais bien vu, que tu serais un numéro…

Je cherche à comprendre. Elle m’embrasse goulûment et, au bout d’un instant, je ne pense plus à chercher… Elle m’a renversée sur les coussins. Elle est à genoux sur le tapis, à mes pieds… Bientôt, dans des transports délirants, ma félicité sans bornes ne se traduit que par des soupirs, les premières qu’une autre que moi-même m’ait arrachés…