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LE COUP DE FOUDRE

Mais, il arriva un moment où je ne pus soutenir plus longtemps mon mensonge. Les générosités qui avaient été en s’élevant à la hauteur de mon labeur me permettaient de vivre ma vie. J’avais dix-huit ans et demi et je l’étais bien, alors, la digne fille de ma tante, celle dont on ne parlait pas.

Je m’envolai, rejoignant sous d’autres cieux Mary, déménagée, depuis trois semaines, avec Renée.

Vous savez le reste.

Comme vous le dites très bien, il est difficile d’affirmer que la fessée enfantine, à laquelle j’assistai, détermina ma vocation de flagellante acharnée.

Ne fut-elle qu’une coïncidence et n’intervint-elle que juste à point pour achever de cristalliser, selon votre expression, mes idées, mes préférences passionnelles qui, latentes, somnolaient chez moi. Comme une chrysalide, ma libido, puisque libido il y a, n’attendait-elle qu’un incident qui provoquât le déclic, dans la pénombre indécise de mon subconscient virginal, pour se transformer soudain et prendre son essor au grand jour, à la manière d’un papillon ?