Page:Ideler - Handbuch der französischen Sprache und Literatur, volume 1, 1842.djvu/423

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Si hault montez que iamais on les passe,
Luyt dessus eulx et tourne autre richesse
Ce bien qu’ilz ont attrapé en leur masse.
A ung hasart tout se change et se cesse .
Le beau soleil s’en va quant il adiourne
Tout droit son cours autant qu’il peut luisir :
Mais fortune tousiours tourne et destourne,
Sans nul repos et sans faire loisir ;
Et du tout prent esbanoy et plaisir,
A transmuer choses haultes et basses.
Et pour ce fait entendz tu qui amasses,
Apprens les tours de la vielle deesse ;
Car quant on a d’or acqueste grans masses,
A ung hasart tout se change et se cesse.
Moult de chemin va que nul ne retourne ;
Et quant on voit le bien a soy venir,
On sesiouyst, on se vest, on s’atourne,
Pour pensement, sans rien souuenir
Du preterit et du temps aduenir.
Et mangeut on à coup ses souppes grasses :
Et tant qu’il dure et qu’on y est en graces,
On a bon temps et vit on en lyesse.
Mais par fortune a ses faulces fallaces,
A ung hasart tout se change et se cesse.


O folz des folz, et les folz mortelz hommes
Qui vous fiez tant és biens de fortune,
En celle terre és pays où nous sommes,
Y auez vous de chose propre aucune ?
Vous n’y auez chose vostre nesune ,
Fors les beaulx dons de grace et de nature.
Se fortune donc par cas d’aventure
Vous toult les biens que vostres vous tenez,
Tort ne vous fait, ainçois vous fait droicture :
Car vous n’aviez riens quant vous fustes nez.
Ne laissez plus le dormir a grans sommes
En vostre lict par nuyt obscure et brune,
Pour açquester richesses a grans sommes
Ne conuoitez chose dessoubz la lune,
Ne de Paris jusques à Pampelune,