Fors ce qui fault sans plus à créature,
Pour recouurer sa simple nourriture.
Souffise vous d’estre bien renommez
Et d’enporter bon loz en sepulture :
Car vous n’aviez riens, quant vous fustes nez.
Les joyeulx fruicts des arbres et les pommes,
Au temps que fut toute chose commune,
Le beau miel, les glandes et les gommes
Souffisoient bien à chascun et chascune ;
Et pour ce fut sans noise et sans rancune .
Soyez contens des chaulx et de froidure,
Et ne prenez fortune doulce et seure ;
Pour voz pertes griefue dueil ne menez ,
Fors à raison, à point et à mesure :
Car vous n’aviez rien, quant vous festes nez.
Se fortune vous fait aucune iniure,
C’est de son droit, jà ne l’en reprenez,
Et perdissiez jusques à la vesture :
Car vous n’aviez rien, quant vous fustes nez.
FRAGMENT DU GRAND TESTAMENT
de François Villon ’ ).
Orr est vray qu’après plainctz et pleurs, Et angoisseux gemissemens,
Apres tristesses et douleurs,
Labeurs et griefz cheminemens,
Travail mes lubres 2) sentemens
Aguisa (rondz comme pelote ),
Me monstrant plus que les commens 3) Sur le sens moral d’Aristote.
Combien “) au plus fort de mes maulx, En chevaulchant 5) sans croix ne pille 6), ” ) Huitain XII - XLI. Die untergelegten Anmerkungen sind grösstentheils aus der Ausgabe von Formey entlehnt. Der Text ist nach Marot’s Recension , 2) Statt lugubres, uie orine statt origine in dem unten mitgetheilten Bruchstück aus der Farce des Pathelin . 3 ) commentateurs . 4) toutesfois . 5 ) cbeminant. 6) Ces termes ont été pris des Monnoies de St. Louis, dans lesquelles il у avait d’un côté une croix et de l’autre de pilles , que quelques - uns croient avoir été des ber nicles , c’est - à - dire des instrumens de bois , dans lesquels on faisait entrer les jambes des prisonniers, à qui l’on faisait ainsi souffrir de grands tourmens dans l’Orient. Voyez la XIX ° dissertation de M. du Cange sur Joinville, p. 256 à la fio.
