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Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/112

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chée sous son manteau, songe au moyen d’augmenter sa richesse, et il refuserait de donner même la rouille de son argent. Il dit : — La jambe vient après le genou. Chacun pour soi, et que les Dieux honorent les poètes ! À quoi bon en écouter d’autres ? Homéros suffit ; c’est le meilleur d’entre eux, et il ne me coûte rien !

Insensés ! À quoi vous sert tant d’or enfermé chez vous ? Les sages en usent bien mieux. Ils s’en réservent une part, et ils en font une autre part aux aèdes ; ils donnent beaucoup à tous les autres hommes ; ils offrent des sacrifices aux Dieux, ils sont hospitaliers, ils accueillent généreusement les étrangers a leur table et les laissent partir quand ils le veulent. Mais surtout ils honorent les interprètes des Muses, afin que, même dans l’Hadès, on loue leurs vertus, et qu’ils ne gémissent pas sans gloire sur les rives du froid Akhéron, pareils au misérable dont la houe a durci les mains et qui pleure une pauvreté héritée de ses pères !

De nombreux serviteurs recevaient tous les mois leur nourriture dans les demeures d’Antiokhos et du roi Aléna ; une grande multitude de veaux et