Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/115

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racusains portent au bras les boucliers d’osier et tiennent les lances par le milieu. Parmi eux, Hiéron, semblable aux béros anciens, ceint l’épée et agite le crin de son casque.

Ô Zeus, père auguste ! ô vénérable Athana ! et toi, vierge Perséphona, qui possèdes avec ta mère la grande cité des Ephyraons, auprès du Lysiméléia ! puisse une noire destinée repousser nos ennemis loin de cette île, à travers les flots sardes, afin qu’ils aillent raconter et à leurs enfants et à leurs femmes la mort de ceux qu’ils ont perdus ! Que nos villes, saccagées et détruites, soient rendues à leurs premiers habitants ; qu’ils labourent pour eux leurs champs florissants ; que des milliers de brebis paissent dans la plaine aux gras pâturages, que des troupeaux de vaches, de retour vers les étables, fassent se hâter le voyageur nocturne, et que d’autres sillons s’ouvrent pour être ensemencés, au temps où la cigale chante sur le faîte et dans le feuillage des arbres, observant les pasteurs exposés à l’air ; que les arakhnées tendent leurs toiles légères sur les armes, et que le nom même de la guerre soit oublié ! Puissent les aèdes porter