Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/143

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le combat devint plus acharné. Ils se meurtrissaient l’un l’autre des coups des cestes solides ; mais le roi des Bébryces n’atteignit que la poitrine, tandis que l’invincible Polydeukès lui couvrit la face de plaies horribles. Ses chairs se fondaient en sueurs, et il faiblissait malgré sa haute taille. Le Tyndaride, au contraire, supérieur à la fatigue, grandissait et s’animait d’une plus vive couleur.

Comment le fils de Zeus dompta-t-il enfin l’homme barbare ? Parle, Déesse, car tu le sais, et moi, ton interprète, je ne dis que ce que tu veux, et comme tu le veux.

Or, Amykos, pour en finir, saisit de la gauche le bras gauche de Polydeukès, et, se courbant de côté il lança son vaste poing droit ; mais Polydeukès se baissa, et, redressant la tête, le frappa sur la tempe gauche de sa robuste main qui retomba sur l’épaule, et un sang noir jaillit de la tempe enfoncée. De l’autre main, il lui fracassa les dents serrées de rage, et toujours, et d’un mouvement plus rapide, il lui écrasait entièrement la face. Or, Amykos, renversé sur la terre, renonça au combat, et près de mourir, il étendait ses mains suppliantes.