Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/145

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mulets dérobés à d’autres, changé la volonté de cet homme ; vos présents nous ont volé nos fiancées. Bien que je parle peu, que de fois ne vous ai-je point dit à tous deux : Amis ! il ne convient pas d’épouser des femmes déjà fiancées. Certes, Sparte est grande, et l’Élide nourrice de chevaux, et les villes Akhéennes sont grandes, et Messène et Argos et toute la côte de Sisyphis. Là, mille et mille jeunes filles, intelligentes et belles, sont élevées par leurs parents, et il vous serait facile d’épouser celles que vous choisiriez, car les pères recherchent de nobles fiancés, et vous êtes illustres entre les héros, illustres par votre père et non moins par votre mère. Amis ! laissez donc nos mariages s’accomplir, et nous vous aiderons à en faire d’autres vous-mêmes.

Que de fois je vous ai parlé ainsi ! mais le vent a emporté mes paroles dans la mer, et je ne vous ai pas touchés, car vous êtes implacables et durs. Encore une fois, laissez-vous persuader : nos pères étaient frères ! Cependant, si vous voulez combattre et laver les lances dans le sang, que le robuste Polydeukès et Idas s’abstiennent de la