Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pieds de son père, les monstres effrayants saisis par la mort.

Alkména prit alors sur son sein Iphiklès, pâle et tremblant ; et Amphitryôn, ayant couvert Héraklès d’une peau d’agneau, retourna vers son lit et s’endormit.

Les oiseaux chantaient pour la troisième fois à la première heure du matin. Alkména fit appeler l’infaillible divinateur Téirésias ; et, lui ayant raconté ce prodige, lui ordonna de révéler ce qu’il présageait : — Que le respect ne te pousse pas à me rien cacher. Si les Dieux nous sont contraires, je n’ai pas à l’apprendre, divinateur Euéréide, que l’homme ne peut éviter la destinée filée par la Moire sur son fuseau.

La reine parla ainsi, et il lui répondit : — Rassure-toi, mère d’une noble race, et qui descends de Perséios ; rassure-toi, et ne livre ton âme qu’aux meilleurs pressentiments. Oui ! par la douce lumière que mes yeux ont depuis longtemps perdue, un grand nombre d’Akhéennes, étirant le fil souple de leur main appuyée sur le genou, chanteront Alkména, vers le soir, et tu seras vénérée par elles.