Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/158

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puissiez-vous toujours l’emporter sur vos ennemis !

Teirésias, ayant parlé, repoussa le siége orné d’ivoire et s’en alla, bien qu’appesanti par un grand nombre d’années.

Or, Héraklès continuait d’être nourri par sa mère, et grandissait, tel qu’une jeune plante dans un verger, et on le disait fils de l’argien Amphitryôn. Le vieux Linos, fils d’Apollôn, gardien vigilant, lui enseigna les lettres ; Eurytos, qui avait hérité de ses pères de vastes champs, lui enseigna à tendre l’arc et à bien tirer les flèches, et Eumolpos Philamonide l’instruisit dans le chant et assouplit ses doigts sur la lyre au bois de buis. La façon dont les hommes d’Argos aux souples reins se renversent en entrelaçant leurs jambes, et l’art des pugiles armés des cestes, et les ruses des lutteurs du pankrace, penchés vers la terre, tout cela lui fut enseigné par le fils d’Hermès, Harpalykos de Phanotéia, que nul n’aurait attendu d’un pied ferme, rien qu’à le voir, tant son sourcil était terrible. Amphitryôn lui-même, plein de bienveillance, enseigna à son enfant l’art de guider les chevaux liés au char, et de tourner la borne sans la heurter du moyeu, car il