Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/163

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et je te guiderai vers celle de nos étables où nous rencontrerons le roi.

En disant cela, il le précéda, et, voyant cette peau de bête fauve et cette épaisse massue, Il se demandait d’où venait cet étranger, et il désirait l’interroger ; mais, dans la crainte de parler mal à propos et de retarder son hôte, il arrêtait les paroles sur ses lèvres. Or, on ne peut deviner la pensée d’un autre homme.

Les chiens, avertis de leur approche par l’odeur et par le bruit des pas, aboyaient avec fureur et se jetaient sur Héraklès Amphitryônade, tandis que, d’un autre côté, ils jappaient doucement et caressaient le vieillard ; et celui-ci les repoussait avec des pierres, et, les menaçant à haute voix, les forçait de se taire, bien qu’il se réjouît dans son cœur de leur vigilance à garder l’étable pendant son absence, et il parla ainsi : — Ô Dieu ! quelle intelligence les Immortels ont donnée à cet animal compagnon de l’homme ! Aucun autre ne pourrait l’égaler, s’il savait distinguer ceux contre qui il faut s’irriter, de ceux qu’il faut respecter ; mais, il est aveuglément irritable et furieux.