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Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/174

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versa du pied les autels de Bakkhos qui donne la fureur et dont les sacrifices sont interdits aux profanes. Et voici qu’elle devint furieuse, et les deux autres le devinrent aussi. Épouvanté, Pentheus fuyait, et elles le poursuivaient, les robes retroussées jusqu’aux jarrets. Et Pentheus criait : — Femmes, que me voulez-vous ? — Et Autonoa répondit : — Tu le sauras avant qu’on te le dise ! — Et Agava, sa mère, ayant décapité son fils, mugit comme une lionne qui a mis bas. Ino, lui mettant le pied sur le ventre, arracha l’épaule et l’omoplate ; Autonoa fit de même, et les deux autres femmes se partagèrent ce qui restait de chair ; et toutes revinrent à Thèbes, rouges de sang, rapportant de la montagne des lambeaux humains, mais non plus Pentheus.

Peu m’importe, et que nul n’ose blâmer Dionysos, même si la victime eût été âgée de neuf ou de dix ans, et eût subi un supplice encore plus affreux. Pour moi, je veux être pieux et plaire à ceux qui sont pieux. Cet oracle est sûr, grâce à Zeus qui porte l’égide : La félicité appartient aux enfants des hommes pieux et non à ceux des impies !