Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/18

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est chargée de grappes mûres. Un jeune enfant la garde, assis sur une haie. Il y a deux renards à ses côtés. L’un entre dans la vigne et mange le raisin mûr ; l’autre ourdit des ruses contre la besace, résolu de persévérer jusqu’à ce qu’il ait dérobé le déjeuner de l’enfant. Celui-ci tresse un piége à sauterelles avec des pailles de blé et des brins de jonc. Il y met tant de soins qu’il ne songe ni à la besace, ni à la vigne.

Autour du vase se déploie une acanthe flexible. C’est une merveille éolienne, un prodige qui te pénètrera d’admiration. Je l’ai acheté d’un marin de Kalydon, au prix d’une chèvre et d’un grand fromage blanc. Jamais mes lèvres n’y ont touché, et il est encore tout neuf. Je te le donnerais volontiers, si tu me chantais ce que je désire, et certes je ne serai point envieux de toi. Allons, ami ! Tu ne gardes point sans doute tes chansons pour l’Hadès sans mémoire ?

thyrsis

Commencez, Muses chères, commencez un chant bucolique. — Je suis Thyrsis de l’Etna, et la voix de Thyrsis est douce.