Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/197

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charmante. Ils vont entrer tous deux dans ton antre. Sors de l’assoupissement du sommeil, éveille-toi et fuis !


IV


Chevrier, va vers ce lieu où croissent les chênes, tu y trouveras une statue de figuier, avec son écorce, récemment sculptée, à trois jambes et sans oreilles. Une clôture sacrée l’entoure, et un ruisseau intarissable, qui s’échappe des rochers, fait verdir de tous côtés les lauriers et les myrtes, et les cyprès odorants. Une vigne lourde de grappes l’environne d’une guirlande ; les merles printaniers y font entendre les sons variés de leurs voix sonores, et les fauves rossignols répondent par le doux gazouillement de leurs gosiers. Assieds-toi là, supplie le charmant Priapos que je cesse d’aimer Daphnis, et dis-lui que je veux lui sacrifier un beau chevreau. S’il refuse, que j’ob-