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Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/20

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Commencez, Muses chères, commencez un chant bucolique. — Vinrent les bouviers, les pasteurs et les chevriers, et tous l’interrogeaient sur son mal. Priapos vint et dit : — Malheureux Daphnis, pourquoi te consumes-tu ? Voici que la jeune fille court à travers les bois, sur le bord des fontaines.

Commencez, Muses chères, commencez un chant bucolique. — Rejoins-la : tu es froid en amour et malhabile. — Mais le bouvier ne leur répondait rien, et il subissait jusqu’à la mort l’amertume de son amour.

Commencez, Muses chères, commencez un chant bucolique. — Kypris vint aussi, riant, mais cachant son rire et montrant un cœur irrité, et elle dit : - Tu te vantais de vaincre Éros, mais le terrible Éros t’a dompté.

Commencez, Muses chères, commencez un chant bucolique. — Et Daphnis lui répondit : — Cruelle Kypris, haïssable Kypris, Kypris haïe des hommes, ne dis-tu pas que mon dernier soleil se couche ? Dans l’Hadès même Daphnis sera pour Éros une amère douleur.

Commencez, Muses chères, commencez un chant bucolique : — Le bouvier n’a nul souci de Kypris.