Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




ODE XLIII
Sur la cigale.


Tu es heureuse, ô cigale ! — sur les rameaux élevés, ayant bu un peu de rosée, tu chantes comme un roi !

Tout ce que tu vois, tout ce qui pousse dans les champs et dans la forêt est à toi.

Le laboureur t’aime, car tu ne lui fais point de mal.

Les hommes t’honorent, ô cigale, parce que tu leur annonces l’été.

Les Muses t’aiment ; le Phoïbos lui-même t’aime et il t’a donné ta voix sonore.

Tu ne subis point la vieillesse, sage enfant de la terre, toi qui aimes les chansons !

Tu ignores les maux et la douleur, tu n’as ni chair ni sang, et tu es presque semblable aux Dieux !