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Sur la cigale.
Tu es heureuse, ô cigale ! — sur les rameaux élevés, ayant bu un peu de rosée, tu chantes comme un roi !
Tout ce que tu vois, tout ce qui pousse dans les champs et dans la forêt est à toi.
Le laboureur t’aime, car tu ne lui fais point de mal.
Les hommes t’honorent, ô cigale, parce que tu leur annonces l’été.
Les Muses t’aiment ; le Phoïbos lui-même t’aime et il t’a donné ta voix sonore.
Tu ne subis point la vieillesse, sage enfant de la terre, toi qui aimes les chansons !
Tu ignores les maux et la douleur, tu n’as ni chair ni sang, et tu es presque semblable aux Dieux !