Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/29

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signe ; dis-lui que Simaitha le demande, et conduis-le secrètement ici. — Je parlai ainsi. Elle partit et amena dans ma maison Delphis à la peau brillante. Dès que je l’aperçus franchissant d’un pied léger le seuil de la porte…

Apprends d’où me vint mon amour, vénérable Séléna. — Je devins plus glacée que la neige, et la sueur tomba de mon front comme les rosées après la pluie. Je ne pouvais ni parler ni même murmurer comme font les petits enfants qui révent de leur mère. Mon sang était tout figé et mon beau corps était de plâtre.

Apprends d’où me vint mon amour, vénérable Séléna. — Et lui, l’insensible, m’ayant regardée, baissa les yeux, s’assit sur le lit et me dit : — Certes, Simaitha, en m’appelant dans ta maison avant que j’y vinsse, tu m’as aussi peu devancé que je n’ai devancé récemment à la course le beau Philinos.

Apprends d’où me vint mon amour, vénérable Séléna. — Car je serais venu ; oui ! par le doux Éros, je serais venu avec trois ou quatre amis, dès ce soir, portant dans mon sein les pommes sacrées