Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/30

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de Dionysos, la tête ceinte de peuplier, l’arbre d’Héraklès, enlacé de bandelettes pourprées.

Apprends d’où me vint mon amour, vénérable Séléna. — Il m’eut été doux que tu m’eusses accueilli, car je suis beau et léger parmi les jeunes hommes ; et j’aurais été satisfait si j’avais seulement baisé ta belle bouche. Mais si tu m’avais repoussé, si ta porte avait été close au verrou, les haches et les flambeaux m’eussent frayé un chemin vers toi.

Apprends d’où me vient mon amour, vénérable Séléna. — Et maintenant, je suis reconnaissant à Kypris, et, après elle, à toi, ô femme, qui m’as arraché du feu, et m’as appelé lorsque j’étais à demi consumé ; car Éros allume souvent une flamme plus ardente que n’en allume Héphaistos de Lipara.

Apprends d’où me vint mon amour, vénérable Séléna. — Les livrant à d’âpres fureurs, il arrache la vierge de sa chambre et l’épouse du lit encore chaud de l’époux. — Il parla ainsi, et moi crédule, je lui pris la main et je le fis coucher sur le lit moelleux ; et nos corps enlacés et nos visages s’échauffèrent, et nous murmurions doucement.