Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/31

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Enfin, chère Séléna, les mystères s’accomplirent, et tous nos désirs furent exaucés. Depuis, nous avons été heureux l’un par l’autre. Mais aujourd’hui, la mère de Philista, la joueuse de flûte que j’aime, et de Melixo, est venue à moi, vers l’heure où les cavales d’Aòs aux bras couleur de rose l’emportaient de l’Océan dans le ciel, et, entre autres choses, elle m’a dit que Delphis était amoureux, soit d’une femme, soit d’un homme, car elle ignorait ceci ; mais qu’il emplissait sa coupe d’un vin pur pour boire à son amour, et qu’il était parti, disant qu’il allait orner de guirlandes la maison qui l’attire. Cette femme m’a dit cela, et elle a dit vrai, car, jadis, il venait me voir trois ou quatre fois par jour, laissant chez moi son flacon dorien, et voici que je ne l’ai point vu depuis douze jours. C’est qu’il cède à d’autres désirs, et que je suis oubliée.

Maintenant, je l’enchanterai avec des philtres, et, s’il m’outrage encore, oui ! par les Moires, il frappera à la porte de l’Hadès, grâce à ces poisons terribles que je garde dans une corbeille et que je tiens d’un hôte assyrien. Mais tourne tes chevaux