Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/63

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— Certes, les Éros ont éternué pour Simikhidas, car le malheureux aime Myrtô autant que les chèvres aiment le printemps ; mais Aratos, le plus aimé de ses amis, a dans le cœur une passion pour un enfant. Aristis, le meilleur des hommes, à qui le Phoibos même permettrait de chanter avec la lyre auprès du trépied, Aristis sait qu’Aratos brûle d’amour pour un enfant, et jusque dans la moelle de ses os. Ô Pan, toi qui possèdes la belle plaine de l’HomoIos, puisses-tu mettre dans ses bras le tendre Philinos, ou tout autre. Et si tu le fais, ô Pan, puissent les enfants arcadiens ne plus te fustiger les côtes et les épaules, comme ils ont coutume quand les mets sont rares ! Mais si tu refuses, que ton corps soit traversé et déchiré par des ongles ! Puisses-tu dormir sur des orties ! Puisses-tu habiter, en plein hiver, sur les montagnes des Hédoniens, aux bords de l’Hébros, auprès de l’Ourse, et, en plein été, vivre chez les Éthiopiens les plus reculés, sous les roches des Blémyes, là où le Nil devient invisible ! Et vous, ô Éros, semblables à des pommes vermeilles, qui habitez la sphère élevée de la blonde Diôna, quittez le cours lim-