Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/64

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pide d’Hyétis et de Byblis ; percez de vos flèches le beau Philinos, puisque le barbare n’a point pitié de mon hôte ! Certes, il est déjà mûr comme une poire. Les femmes disent : Hélas ! Philinos, ta belle fleur se flétrit ! Ne veillons donc plus au dehors, ô Aratos, et ne meurtrissons plus nos pieds. Que le coq matinal amène pour d’autres le froid pénible du matin, et que le seul Molôn, ô mon ami, éprouve cette angoisse ! Pour nous, reprenons notre tranquillité, et qu’une vieille opportune crache et écarte de nous les calamités !

Je chante ainsi, et Lykidas, souriant toujours doucement, me donna son bâton pastoral comme un gage d’amitié venant des Muses. Puis il prit sur la gauche et suivit le chemin de Pyxa. Eukritos et moi, ainsi que le bel enfant Amyntas, nous gagnâmes la demeure de Phrasidamos, où nous nous couchâmes dans des lits épais de lentisque odorant et de pampres récemment coupés. Un grand nombre de peupliers et d’ormes se berçaient au-dessus de nos têtes, non loin de l’onde sacrée qui s’écoulait en murmurant de l’antre des Nymphes. Et, dans les rameaux touffus, les cigales, brûlées par le so-