Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/8

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iv


dans les erreurs de Milton, si elles daignaient composer et écrire un poëme analogue au sien, ont bien montré qu’il leur appartenait d’enseigner l’auteur des Martyrs. Mais que pouvaient-elles dire du dernier travail de Lamennais, de cette traduction de Dante, que quelques-uns s’obstinent à croire un chef-d’œuvre d’art et de langue ? Hélas ! les personnes éminentes ci-dessus l’ont jugée inintelligible, et elles n’en ont point parlé, et le public, après elles, ne l’a point lue. Il est donc incontestable que les versions littérales sont condamnées en théorie et en fait. Ce sont désormais les versions spirituelles qui l’emportent.

Celle-ci est littérale. J’ai pris, autant qu’il était en moi, l’empreinte exacte de l’expression. Estimant impossibles les traductions en vers, j’ai cru que la prose suffisait. Cet essai ne facilitera en aucune façon, je l’avoue, le percement des montagnes, le défrichement des landes ou la pose définitive d’un câble électrique entre l’ancien et le nouveau monde ; il est donc indigne de l’attention des esprits sérieux qui régissent la littérature ; mais