Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/91

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Hylas, avant pris un vase d’airain, alla chercher de l’eau pour le repas d’Héraklès et du brave Télamôn qui étaient compagnons et mangeaient toujours ensemble. Bientôt il découvrit une source dans une vallée basse. Tout au tour croissaient un grand nombre de plantes aquatiques, — la bleue khélidoine et la verte adiante, et le persil abondant et le rampant agrostis. Et des Nymphes dansaient au milieu de l’eau, Nymphes qui ignorent le sommeil, déesses terribles aux campagnards, Euneika, et Malis et Nikhéia aux yeux printaniers. Le jeune homme approchait le large vase pour le plonger dans l’eau, lorsque celles-ci saisirent sa main et s’y attachèrent, car Éros s’était emparé de leur cœur ému à l’aspect de l’enfant argien. Et il tomba au milieu de l’eau profonde, telle qu’une étoile tombe du ciel dans la mer, alors que le marin dit à ses compagnons : Déployez les voiles, enfants, le vent va être favorable ! Et les Nymphes, tenant le jeune homme en pleurs sur leurs genoux, le consolèrent par de douces paroles.

Et, d’un autre côté, l’Amphitryonade, inquiet d’Hylas, partit à sa recherche, ayant pris son arc