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Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/97

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glotant, comme une fille de six ans qui veut monter sur les genoux de sa mère. Alors, — tu me connais, Thyonikhos ! — je lui appliquai une paire de soufflets sur les joues. Là-dessus, elle releva son péplos, et s’enfuit au plus vite. — Malheur de ma vie ! je te déplais ! Il t’est plus doux d’en avoir un autre dans tes bras ! Va réchauffer celui pour qui tes larmes tombent grosses comme des pommes ! — Quand l’hirondelle a donné la pâture à ses petits cachés sous le rebord du toit, elle retourne en hâte pour en ramasser de nouveau. Kyniska, plus prompte encore, quitta son siége, traversa le vestibule et passa la porte à deux battants. Un proverbe dit : Le Centaure s’en est allé à travers la forêt. Il y a de cela vingt jours, huit autres, puis neuf, puis dix, et voici le onzième ; ajoutes-en deux, et il y aura deux mois que nous sommes séparés et que je ne me suis pas même rasé à la façon des Thraces. Maintenant, c’est Lykos qui est tout pour elle ; c’est à Lykos qu’elle ouvre la porte la nuit. Quant à moi, je ne compte plus pour rien, et ne suis pas plus considéré qu’un malheureux Mégarien ! Si je n’aimais plus, tout