Page:Il nuovo cimento, série 5, tomo 16, 1908.djvu/44

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ne suffisent pas à faire disparaître le désaccord qui existe entre cette théorie et les observations. Dans les expériences de LUMMER et PRINGSHEIM, le pouvoir émissif du corps rayonnant pour les petites longueurs d'onde à été considérablement inférieur à celui qu'on déduit de notre formule (16); donc, si cette équation était la vraie expression du rayonnement d'un corps noir, le rayonnement mesuré par ces physiciens aurait été beaucoup moindre que celui d'un tel corps et, en vertu de la loi de KIRCHHOFF, le pouvoir absorbant du système qu'ils ont employé devrait avoir été inférieur à l'unité à un degré qu'il est impossible d'admettre (l).

Du reste, on peut faire ressortir l'insuffisance de la théorie de JEANS par un calcul bien simple. Prenons, par exemple, le cas d'une plaque polie en argent, ayant la température de 15°, et comparons, pour la lumière jaune, le pouvoir émissif E(1) de ce corps à celui (E(2)) d'un corps noir à la température de 1200°. Sous l'incidence normale, l'argent poli réfléchit environ 90% de la lumière incidente; son pouvoir absorbant est donc égal à 1/10 et on aura E(1) = (1/10)*(E(3)), si l'on désigne par E(3) le pouvoir émissif d'un corps noir à 15°. D'un autre côté, la formule (16) exige que, pour une longueur d'onde déterminée, le pouvoir émissif F(lambda,T) soit proportionnel à la température absolue, d'où l'on déduit E(3) = (288/1473)*(E(2)) = (1/5)*(E(2)) et, par conséquent, E(1) = (1/50)*(E(2)).

Or, à la température de 1200°, un corps noir (dont le pouvoir émissif surpasse celui de tous les autres) brillerait d'un éclat bien vif, et une substance douée d'un pouvoir émissif cinquante fois plus petit, devrait sans doute être visible dans l'obscurité.

Il est donc bien certain que, si l'on excepte les ondes très longues, les corps émettent beaucoup moins de lumière, en proportion de leur pouvoir absorbant, que ne le demande la théorie de JEANS. Cela nous prouve que la théorie qui se base sur les équations ordinaires de l'électrodynamique et sur le théorème de