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longs séjours en Asie et en Afrique, d’étudier les Orientaux chez eux, j’espère être assez bien renseigné pour éclairer quelques points douteux, en précisant, au moyen de détails, les faits mentionnés par des voyageurs qui souvent ne mirent pas assez de soin à les observer, ou n’eurent pas le temps nécessaire pour en contrôler l’exactitude.

L’étude de la circoncision des filles m’amène à commencer ce récit par une anecdote.

Je transporterai, par la pensée, le lecteur en Syrie.

C’était à Beyrouth. Ayant dessiné dans les environs, je me disposais à rentrer en ville, lorsque je fus frappé par l’attitude d’une jeune fille qui, assise contre une masure en terre, semblait m’examiner avec la persistance et la fixité d’un dieu terme dont elle avait l’immobilité ; seulement, si elle mettait tous ses soins à voiler son nez et sa bouche, en ramenant sur sa figure une guenille de cotonnade, je m’aperçus bien vite que ce vêtement, trop sommaire, laissait parfaitement à découvert tout ce que la femme a l’habitude de cacher ; ce ne fut pas sans surprise que je constatai une anomalie à laquelle je devais me familiariser, un peu plus tard, pendant le séjour que je fis au Caire dans l’instructive compagnie du regretté docteur Godard.

Toujours est-il que, lorsque je me disposai à