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CHAPITRE XIX.


Au moment du départ de miss Woodley, miss Milner la conjura instamment de l’emmener avec elle, et lui promit non seulement de veiller avec la plus grande attention sur toutes ses démarches, mais même de renfermer jusqu’à ses pensées dans les limites que miss Woodley lui prescrirait. Celle-ci voulut bien lui dire qu’aussitôt que milord Elmwood serait parti pour l’Italie, où elle avait appris de lui-même qu’il serait forcé de se rendre bientôt, elle ne s’opposerait plus au retour de miss Milner. — « Et si pendant cette longue absence de votre tuteur, ajouta-t-elle, vous parvenez à vaincre entièrement votre amour, alors je hasarderai de vous laisser habiter les mêmes lieux que lui. »

Elle quitta miss Milner après lui avoir donné cette assurance, et, comme l’hiver approchait, elle retourna à Londres dans la maison de sa tante, d’où cependant celle-ci se préparait à sortir pour prendre soin de celle de milord Elmwood, située dans Grosvenor-Square, que le dernier comte de ce nom avait occupée ; sa nièce aussi devait l’y suivre.

Si milord Elmwood ne pressait pas miss Milner de quitter Bath et de revenir auprès de lui, c’était à cause des affaires multipliées qui l’occupaient alors ; c’était aussi parce qu’il s’était attaché M. Sandford en qualité de chapelain, et qu’il craignit que si sa pupille et Sandford vivaient sous le même toit, leur antipathie naturelle ne s’accrût jusqu’à l’aversion. Cette crainte l’avait même fait songer à prier Sandford de chercher un autre logement.