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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/147

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Mais le plaisir qu’il trouvait dans la société de cet ami, joint au chagrin qu’il prévoyait que cette proposition ne manquerait pas de lui faire, l’empêcha de lui en parler.

Pour miss Milner, elle s’occupait bien plus des objets de son affection que de ceux de sa haine. Sandford ne se présenta pas une seule fois à son esprit, tandis que l’image de milord Elmwood ne la quittait jamais. Un matin qu’elle était avec lady Luneham, causant sur différens sujets et ne songeant qu’à un seul, sir Harry Luneham entra avec M. Fleetmond, un de ses amis. On parla du peu de probabilité que naguère il y avait que le nouveau lord Elmwood dût à son âge hériter du titre et des biens qui étaient devenus son partage. « Indépendamment de la fortune, ajouta M. Fleetmond, ce changement dans sa position doit être très agréable à M. Dorriforth. »

« Point du tout, répondit sir Harry ; car si l’on met de côté la fortune, ce changement doit être pour lui une source de regrets ; il doit gémir à présent de la folie qu’il a faite en s’engageant dans les ordres. Le voilà privé de toute espérance d’avoir un héritier, et son titre s’éteindra avec lui. »

— « Non, non, répliqua M. Fleetmond, il peut avoir un héritier, car je ne doute point qu’il ne se marie. »

— « Qu’il ne se marie ! s écria le baronnet. »

— « Oui, répondit l’autre, et je songeais à son mariage, quand j’ai dit que la fortune n’était pas ce qu’il trouverait de plus agréable dans sa nouvelle position. »

— « Comment peut-il se marier ? dit lady Luneham, est-ce que ses vœux ne l’engagent pas au célibat ? »

— « Ils l’y engagent, répondit M. Fleetmond, mais il n’y a point de vœux dont le souverain pontife, qui est à Rome, ne puisse relever ; les nœuds qu’a serrés l’église, l’église peut les rompre ; quand l’honneur de la religion le de-