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CHAPITRE XXI.


Après s’être livrée au plus violent désespoir, miss Milner se laissa de nouveau aller à l’espérance. Elle trouvait qu’il n’y avait pas d’autres moyens de supporter la vie, et pour adoucir ses peines, son amie se montra bien moins sévère que miss Milner ne s’y était attendue. Aux yeux de miss Woodley, les engagemens entre mortels n’étaient pas, à beaucoup près, aussi sacrés que ceux que l’on prenait avec le ciel. Quelques promesses que milord pût avoir faites à une autre femme, elle supposait, avec raison, qu’il n’était aimé d’aucune autant que de miss Milner, et que l’amour de celle-ci était antérieur à tout autre. C’était là un double titre pour disputer au moins le cœur de milord, et dans cette lutte, quelle rivale oserait paraître devant miss Milner ?

Il n’était pas difficile de deviner quelle était cette rivale, ou s’il leur restait encore quelque doute, miss Woodley arriva bientôt à la certitude, grace à M. Sandford. Celui-ci, qui ne pénétrait pas le motif des questions de miss Woodley, se hâta de lui répondre, « que la future lady Elmwood n’était autre que miss Fenton, et que leur mariage serait célébré dès qu’on aurait quitté le deuil du dernier lord Elmwood. » Miss Woodley ne put entendre sans frisonner, que l’époque était déjà fixée ; cependant elle rendit mot pour mot à miss Milner ce que Sandford lui avait dit.