Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/231

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puis du moins me repentir de ce que j’ai fait, lorsqu’autrement je n’aurais jamais pu si bien me convaincre de tout l’amour qu’a pour moi milord Elmwood. Avez-vous vu, oh ! je crains que vous n’ayez pas bien vu comme il tremblait, comme cette voix si mâle faiblissait, ainsi que fait quelquefois la mienne. Son cœur si fier était humilié, comme le mien l’est aussi de temps en temps. Oh ! miss Woodley, mon indifférence pour lui n’était qu’affectée, et je vois à mon tour que la sienne pour moi n’était pas plus réelle. C’était peu de nous aimer, je suis sûre à présent que nous nous aimons d’un amour égal. »

— « Eh bien ! en supposant même que vos espérances soient fondées, je n’en pense pas moins qu’il est très nécessaire que milord Elmwood sache dès à présent, et de manière à n’en pouvoir douter, que c’est en effet un accident, car je vous avoue que je n’y ai pas cru moi-même, qui a conduit ici milord Frédéric. »

— « Non, non, ce serait détruire l’ouvrage que j’ai si heureusement commencé ; point d’explication, laissons milord agir d’après les mouvemens de son cœur, et maintenant que je connais toute la force de son amour, au lieu d’aller à lui, j’attendrai avec confiance qu’il vienne s’humilier devant moi. »