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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/234

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toutes les grâces, toutes les qualités qui vous rendent l’ornement des cercles les plus brillans, mon admiration a égalé mon amitié ; — et lorsque les circonstances m’ont permis de vous regarder sous le rapport bien plus tendre encore, de l’épouse qui m’était destinée, mon amour a laissé loin derrière lui tous ces faibles sentimens.

« Que vous soyez toujours l’objet de mon amitié, de mon admiration et même de mon amour, je ne prétends pas, en le niant, chercher à me tromper et à vous tromper vous-même ; mais je déclare, avec autant de vérité, que les conseils de la prudence et de la raison l’emportent dans mon cœur, et que, désormais, je souhaite que vous ne voyiez en moi qu’un homme qui désire sincèrement votre bonheur. Si j’ai pu me flatter que je serais un jour l’époux de votre choix, l’époux qui aurait mérité ce choix par le plus tendre attachement, c’était de ma part une erreur présomptueuse, je l’avoue et j’en rougis ; mais, je vous en conjure, épargnez-moi de nouvelles épreuves ; pendant huit jours, seulement, ne m’insultez pas par une préférence ouverte pour un autre ; après ce court espace de temps, j’aurai pris congé de vous — pour toujours.

« Je parcourrai l’Italie et quelques autres parties du continent ; de là, je me propose de passer dans les Indes occidentales, où j’ai des possessions. — Je ne reviendrai en Angleterre qu’au bout de quelques années, et alors, plus disposé, je l’espère, à contracter un engagement que me prescrit l’intérêt de mon nom, — engagement qui, une fois, me parut bien doux, mais dont, en ce moment, tous mes vœux seraient de pouvoir être dispensé pour jamais.

« Si je dois rester encore ici huit jours, c’est pour régler plusieurs affaires dont la plus importante est de