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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/235

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transmettre à un ami dont je connaisse la droiture et la sensibilité, tous les actes qui m’ont donné sur vous le pouvoir d’un tuteur. Cet ami, le lendemain de mon départ, et sans aucun mot de plainte ou de reproche de ma part, remettra ces titres entre vos mains — et au moment où je me démets des fonctions qui m’étaient confiées, si votre père lui-même pouvait connaître mes motifs, il approuverait ma conduite.

« Maintenant, ma chère miss Milner, ne permettez pas qu’un ressentiment affecté, que des marques de dédain ou de légèreté, troublent le calme dont je voudrais jouir pendant ces huit jours. En m’accordant ce que je vous demande, laissez-moi croire que vous me rendez quelque justice, que vous pensez que, depuis le moment où vous avez été confiée à mes soins, j’ai fidèlement rempli quelques parties de mes devoirs. Si dans d’autres j’ai été au-dessous de ce que vous deviez attendre de moi, n’attribuez mes fautes qu’à la faiblesse de mes moyens, et non à aucune négligence volontaire ; mais ces fautes, quel qu’en ait été le principe, je les reconnais, et je vous en demande pardon.

« Si le temps, les voyages, et une grande variété d’objets peuvent étouffer dans mon cœur de plus tendres sentimens, du moins suis-je sûr de ne jamais perdre ce vif intérêt que j’ai toujours pris à votre bonheur ; — et c’est avec une sollicitude que je ne puis décrire, c’est pour l’amour de vous et de moi, c’est au nom de votre père, qu’au moment de me séparer de vous, je vous conjure de ne jamais commencer aucune démarche importante, sans y apporter les plus sérieuses réflexions.

« Je suis, Mademoiselle,
« Votre plus sincère ami,
« Elmwood. »