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Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/245

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avec violence ; celui-ci pourtant ne la retira pas, il semblait avoir perdu sa dureté ordinaire. Miss Milner resta dans cet état, muette, immobile, jusqu’à ce que milord Elmwood, après avoir une seconde fois salué tout le monde, fût sorti de la salle.

Sandford avait toujours la main de miss Milner dans la sienne, et quand la porte se fut fermée sur milord Elmwood, il tourna la tête vers miss Milner pour la regarder en face ; mais il la détourna aussitôt en donnant des marques de crainte pour l’état où il la voyait. Celle-ci s’efforça encore de vaincre sa faiblesse, et poussant un profond soupir, elle s’assit comme résignée à son sort.

Après quelques minutes d’un silence général, Sandford se tourna encore vers miss Milner, qui était toujours à côté de lui pâle et inanimée. « Voulez-vous, lui dit-il, déjeuner avec nous demain matin ? »

Point de réponse.

« Nous ne déjeûnerons pas avant six heures et demie, je puis vous l’assurer, et si vous pouvez vous lever de si bon matin… ne le pourrez-vous pas ? »

— « Miss Milner, dit miss Woodley, qui sentit que l’espoir de revoir milord Elmwood pourrait au moins faire passer à son amie une nuit moins malheureuse, miss Milner, je vous en prie, soyez levée demain pour l’heure du déjeûner ; si M. Sandford vous y invite, c’est qu’il est sûr que cela ne peut déplaire à milord Elmwood. »

— « Ni à moi non plus, » répliqua Sandford avec sa politesse accoutumée.

— « Eh bien, prévenez sa femme de chambre de l’éveiller à six heures, dit madame Horton à miss Woodley. »

— « Elle sera éveillée, je vous en réponds, » reprit la nièce.

— « Non, répliqua miss Milner, puisque milord Elmwood a jugé à propos de prendre congé de moi sans me dire une seule parole, à mon tour je ne veux plus le re-